Le carnaval d’Encarnación

Figurant parmi les 10 plus beaux carnavals du monde, le carnaval d’Encarnación immerge tout visiteur au cœur de la culture locale.

Plus grand carnaval du pays et plus grande fête de la ville, le carnaval d’Encarnación attire chaque année des milliers de curieux et de Paraguayens pour 5 soirées de fête. Figurant parmi les 10 plus beaux carnavals du monde, il immerge tout visiteur au cœur de la culture locale. Depuis 2019, le carnaval est célébré 5 nuits dans l’année (les samedis) entre les mois de janvier et de février, avant le début du Carême. Les dates peuvent varier en fonction des conditions climatiques.

Depuis 2014, le carnaval se déroule au Centre Civique Municipal aussi appelé « Sambódromo » situé entre les avenues Costanera et Gaspar Rodriguez de Francia. Cette cour immense entourée de gradins bat au rythme de la musique et peut accueillir jusqu’à 12 000 personnes chaque soir. Les chars se succèdent, les danseurs s’agitent, les costumes brillent et les spectateurs applaudissent sur des rythmes latins. Les batailles de mousse font aussi partie du spectacle.

Plus qu’une fête, le carnaval est devenu un véritable concours de chars et de beauté. Deux reines de beauté sont élues pendant les festivités : la Reina del Carnaval y la Reina del Coro. Les chars des différentes compagnies de danse sont aussi scrutés et soumis aux votes.

Selon les autorités, le carnaval a été crée en 1916. Cette date coïncide avec l’arrivée du Ferrocaril Carlos Antonio Lopez, ancien nom du réseau ferroviaire paraguayen, et des immigrants européens, dont une grande majorité d’Italiens. Cette influence européenne aurait fortement conditionné la création du carnaval, une tradition très largement occidentale. Pourtant dans l’imaginaire collectif, le carnaval serait né 10 ans plus tôt en 1906 pour fêter le premier anniversaire de la création du Centre Social. Un défilé de char avait alors eu lieu.

Les premiers carnavals étaient fortement inspirés des défilés militaires, les seuls participants étant des hommes qui marchaient au pas. Le carnaval ouvre ses portes aux femmes dans les années 1950, apparaissent alors les danses élégantes et exotiques sans oublier les costumes à plumes et paillettes. Le carnaval vit aussi au rythme de l’histoire du Paraguay. Il sera ainsi suspendu dans les années 1920, une période de détérioration politique,  après le passage du cyclone en 1926 et pendant la guerre du Chaco. Il réapparait en 1936 et s’inscrit véritablement dans les coutumes du pays entre 1940 et 1945.

Une commission du Carnaval est créée en 1995. Cette dernière renomme la ville « Capitale Paraguayenne du Carnaval ». Véritable atout économique,  l’événement génère des revenus  importants pour la ville et attire chaque année de plus en plus de touristes. Pourquoi pas une future concurrence au carnaval d’Oruro !