La culture du sorgho au Paraguay

Le sorgho est une céréale multifonction appréciée par les agriculteurs du monde entier.

 

Le sorgho, une céréale millénaire

Le sorgho est l’une des céréales les plus vieilles au monde. Originaire du continent africain, on retrouve des traces datant de plus 10 000 ans. C’est la cinquième céréale la plus consommée au monde, après le maïs, le riz, le blé et l’orge. Économe en eau, elle s’adapte à tous types de climats, et supporte parfaitement les épisodes de sécheresse. Pour pousser, le sorgho a besoin d’un sol profond bénéficiant d’un bon drainage. D’environ 2 mètres de hauteur, il existe plusieurs variétés de sorgho, qui prennent des couleurs différentes (rouge, jaune ou encore noir).

On l’utilise à différents niveaux : farine, huiles, boissons, produits du quotidien, fourrage, teinture, carburant etc… Au niveau nutritif, le sorgho est riche en calcium, fer et phosphore. Son faible indice glycémique convient aux personnes qui suivent un régime diabétique. Dans certaines cultures, il s’utilise également comme plante médicinale. Il aurait en effet des propriétés astringentes, antidiarrhéiques et hémostatiques.

 

Une céréale qui prend de plus en plus d’importance dans le secteur agricole

Au Paraguay, le sorgho cultivé est destiné en majeure partie à nourrir le bétail. On trouve deux sortes de sorgho : le sorgho Dulsorgo et le sorgho Guayaco. Le pays bénéficie d’un faible coût de production et d’un très bon rendement, soit 6 tonnes par hectare. Le sorgho fournit également de la matière organique, évite l’érosion des sols, et améliore les conditions hydrologiques et chimiques.

Par ses qualités d’adaptation aux différents climats, il est d’un grand secours dans certaines régions vivant de l’élevage et souffrant de stress hydrique, comme celle du Chaco par exemple. Le sorgho produit également plus de chaume que d’autres céréales ; celui-ci pouvant être vendu et/ou réutilisé. Les cultures se sont donc vues multipliées face aux résultats satisfaisants. Les plus grandes se trouvent dans les régions du Chaco, de San Pedro, d’Itapuá, de la Cordillera, de l’Alto Paraná et de Caaguazú.
La production nationale de sorgho n’a cessé d’augmenter et s’est grandement accrue depuis 2008. Depuis les années 2010, elle produit en moyenne plus de 90 tonnes par an. Avec la demande extérieure croissante, le Paraguay exporte aussi une partie de sa production à destination de la Chine, du Brésil, de l’Uruguay et de l’Argentine, le plaçant au rang mondial de 43/108 des exportateurs de sorgho. Ces exportations sont toutefois irrégulières, avec des années plus importantes que d’autres : 7 000 tonnes en 2019, 1 000 tonnes en 2020, 28 000 tonnes en 2021, 5 000 tonnes en 2022.

Le sorgho a donc au Paraguay un bel avenir devant lui, et détrônera peut-être un jour, le monopole des cultures de soja ?