La céramique au Paraguay
L’art de la céramique est une grande tradition chez les Guaranis. Les villes de Tobatí, Itá et Areguá sont réputées pour ce savoir-faire.
Tradition d’art Guaraní
Les Guaranis possédaient une grande tradition des arts de la boue, caractéristiques dans la fabrication d’urnes funéraires de grande taille et autres pots. Ces derniers auraient été retrouvés enterrés au-delà de la rivière Paraná, en territoire argentin.
Il est à prendre en compte que cette vaste zone fait partie des « réductions jésuites » qui s’étaient établies dans la région et ont organisé la vie des peuples indigènes à partir de 1609 jusqu’en 1768. Après l’expulsion des jésuites par ordre du roi Carlos III, les Guaranis sont revenus à leur traditionnel mode de vie tout en enrichissant « l’héritage » laissé par les Espagnols. L’évangélisation de la région marque la fin du rituel de la céramique et un siècle plus tard, les centres où elle se fabriquait ont finalement fini par disparaître les uns après les autres.
Au cœur du XXe siècle, la fabrication de céramique s’est développée comme une activité exclusivement pour les femmes. N’ayant aucune formation, c’est un savoir-faire qui se transmet de génération en génération, comme si la céramique était une activité ancestrale innée. Aujourd’hui, quelques femmes parviennent à maintenir les pratiques anciennes, mais la majorité d’entre elles utilisent désormais des fours conventionnels permettant de réduire les efforts.
Processus de fabrication
Les techniques de fabrication utilisées sont très rudimentaires et propres à chaque territoire Guarani. De ces différentes techniques sont nées de nouvelles formes esthétiques. Un élément dans le processus de fabrication reste néanmoins commun à chacun : toutes les étapes sont réalisées par la même personne, une femme, du début à la fin. L’unique rôle de l’homme est d’allumer le four où les femmes viendront faire cuire leur travail.
Tout d’abord, avant de modéliser des objets, les impuretés de la boue sont nettoyées à l’aide de petits moulins fonctionnant grâce à la traction humaine. Le travail se réalise à la main, à travers une méthode appelée « colombín ». Cette dernière consiste à la fabrication de spirales, de bandes d’argile superposées selon la forme à produire et dont la surface est par la suite lissée. Les dessins sont tracés grâce à un objet pointu déjà connu par les Guaranis depuis l’époque préhispanique.
Ensuite, vient l’étape de l’engobe. Généralement, le travail de l’engobe s’effectue au premier stade de séchage lorsque l’argile commence à sécher et à se durcir, mais qu’il est encore cru. La pièce encore humide est polie grâce à une graine, semblable à la châtaigne, transmit comme en héritage, de mère en fille. L’engobe est un travail de décoration de surface et de couleur de la céramique à travers un pigment de couleur rouge obtenu de l’oxyde de fer et s’appliquant avec un pinceau pour démarquer les traits à dessiner. Au-delà de la fonction décorative, cette étape est également à titre fonctionnel. Les dessins sont aussi un moyen graphique employé pour mettre l’accent sur la fonction de l’objet. À titre d’exemple, l’on rencontre des figurines aux chapeaux sur la tête : la fonction de l’objet est d’être un chandelier ou un bougeoir, la cire viendra dessiner les cheveux.
Enfin, arrive l’étape de la cuisson de l’objet. Les Guaranis ne connaissant pas encore le four à proprement dit, cela se faisait à l’air libre. Des morceaux de bois étaient posés dans un petit trou formé dans le sol et où l’on posait l’objet par-dessus. De nos jours, la cuisson se fait dans un four à partir de 500 degrés. Une fois la pièce sèche, est appliqué sur celle-ci une couche issue du mélange d’eau et d’argile avec lesquelles la pièce a été conçue. Il s’agit de la dernière étape du processus. Une dernière étape une fois la pièce sèche, il est appliqué sur celle-ci l’eau et la même argile avec lesquelles elle a été conçue.
La céramique de Tobatí
À Tobatí situé à une soixantaine de kilomètres de la capitale paraguayenne, se trouve la Compañía 21 de julio, où des femmes se dédient exclusivement à la production de céramique. Elles emploient la technique ancestrale : la céramique est modulée et les dessins sont tracés à la main. Bien que certaines pièces soient destinées à des besoins domestiques, la majorité des objets sont finalement conçus à des fins décoratives. Cette céramique populaire est le résultat d’un mélange issu des bases précolombiennes et hispaniques. D’autres villes telles qu’Itá ou encore Areguá sont aussi connues pour leur production de céramique.
Il est vrai que les céramiques se ressemblent, il est pourtant assez facile de reconnaître la patte de chacun, même si les pièces ne sont jamais signées. À Tobatí, les artistes se caractérisent grâce à la réalisation de céramique rondes et creuses de grandes tailles pouvant atteindre jusqu’à 90 cm de hauteur.
Avec le temps, ces artistes se font reconnaître sur le marché artistique, il existe à Asunción une fidèle représentation de leur travail au musée del Barro, dans la salle de la céramique populaire. Cette communauté de céramistes et leurs âmes d’artistes ont su garder cette héritage à la fois ancestral et personnel.
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