La Guerre du Chaco

Le Chaco est une grande région du nord-ouest paraguayen. Le bas Chaco est riche en rivières et en cours d’eau, mais la partie nord est extrêmement aride avec des températures dépassant en été les 40ºC à l’ombre. Malgré cette apparente hostilité du territoire, il y a des raisons de croire que le sous-sol est riche en pétrole et en gaz : c’est le cas dans l’extrême nord bolivien. Cette région de 330 000 km² était déjà convoitée par la Bolivie depuis le XIXème siècle, mais les décisions et traités internationaux tournaient à la faveur des guaranis.

Marche au Combat, Guerre du Chaco

En 1883, la Bolivie avait perdu son accès à la façade pacifique et dans les années qui suivirent, l’ambition politique était de récupérer un accès à l’Atlantique via le fleuve Paraguay. Depuis les années 1920, les incidents se succèdent avec la Bolivie sur la question du Chaco. Le pays altiplanique est fort d’une économie très fructueuse lui permettant de s’équiper en armement, et compte 3 000 000 habitants contre 1 000 000 côté Paraguay. L’ambition bolivienne était d’atteindre Asunción en quelques semaines.

Le 15 juin 1932, un détachement bolivien attaque et occupe militairement le poste paraguayen Carlos Antonio López situé sur la lagune Pitiantuta. Le gouvernement paraguayen ordonne alors au lieutenant-colonel José Félix Estigarribia de récupérer le poste. La mission sera accomplie le 16 juillet, mais en réponse la Bolivie prend Corrales, Toledo et Boquerón. Le 15 août, Eusebio Ayala arrive à la présidence et ordonne à Estigarribia de récupérer les différents fortins. Le 9 septembre 1932, à Boquerón, les Paraguayens lancent l’assaut : c’est le début de la guerre du Chaco. Le 20 septembre, les Boliviens sont encerclés et se rendent 9 jours plus tard.

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Bataille de Nanawa

Entre novembre et décembre, l’aviation paraguayenne repère des rassemblements de l’armée bolivienne laissant présager des grandes offensives. Estigarribia décide de préparer ses forces à des positions défensives. Le 20 janvier 1933, les Boliviens entament l’offensive par Nanawa et le lendemain une deuxième attaque est lancée sur Herrera. L’armée bolivienne y est allée avec tout son arsenal de tanques et avec l’appui de l’aviation. Les Paraguayens, dotés de moins de moyens, se retrouvent rapidement à cours de munition et continuent les combats à armes blanches. Malgré cette nette différence de logistique, ils résistent et l’armée bolivienne, accusant de grandes pertes, doit cesser l’offensive. Toutefois, la situation paraguayenne est délicate car après ces premiers mois de guerre, le pays se retrouve avec un parc militaire quasi inexistant. Mais ils ne découragent pas et continuent les offensives jusqu’à mettre la main sur une partie de l’arsenal de guerre bolivien à Pampa Grande et Pozo favorito. Le plan d’attaque d’Estigarribia était de surprendre et d’encercler rapidement les unités boliviennes avant de les isoler en coupant les communications et l’approvisionnement. Pour ce fait de guerre, il est promu Général de Brigade.

Infirmière de la Guerre du Chaco

En Campo Vía, avec une stratégie similaire, l’armée guaranie fait prisonnier 10 000 hommes et surtout met la main sur 24 canons, 60 mortiers, 1 000 mitraillettes, 11 000 fusilles, 80 camions, 2 tanques ainsi que des millions de cartouches et des tonnes de provisions. Malgré ces victoires, la nation guaranie, qui doit se charger d’alimenter ses prisonniers et qui est à cours de camions, met une pause dans ses offensives. Les Boliviens qui avaient besoin de reconstruire leur armée décimée acceptent un cessez-le-feu le 19 décembre 1933. Mais le 6 janvier, les Boliviens relancent les combats. En mai, dans les secteurs de Cañada Strongest, les mouvements boliviens mettent en difficulté l’armée guarani. En effet, 1 200 hommes sont faits prisonniers, il s’agit des plus grandes pertes du côté paraguayen. Vers la mi-août, Estigarribia envoi le second corps de l’armée au nord. La stratégie est de distraire l’armée bolivienne et de l’amener à se déplacer vers le nord. Le stratagème fonctionne, le corps de cavalerie bolivien du colonel Toro est envoyé sur place. Estigarribia ordonne alors au second corps de l’armée paraguayenne d’entamer une retraite lente : l’idée est d’attirer l’armée bolivienne jusqu’au lieu de bataille choisi par Estigarribia. À El Carmen, la cavalerie du Colonel Toro, jointe par le second corps de l’armée bolivienne, est surprise par le premier corps de l’armée paraguayenne qui attendait le moment propice dans le sud. Le second corps bolivien est encerclé et complètement désarticulé.

Guerre du Chaco

Malgré cette victoire la situation paraguayenne reste complexe : le second corps de son armée est largement affaibli et doit faire face à la cavalerie du Colonel Toro, l’une des plus grandes unités ayant pris part à la guerre. En cette période l’armée guaranie comptait 20 000 soldats alors que l’opposant en compte 42 000 dans ses rangs. Selon les informations que possédait Estigarribia, une grande partie des unités boliviennes s’approvisionnait en eau aux puits de Yrendague. Il décide alors de prendre les puits et d’ainsi priver le corps de cavalerie de l’eau qui était une ressource rare dans la région. Le 8 décembre 1934, une division paraguayenne prend par surprise les positions boliviennes de Yrendague et s’empare des puits. Ce fait d’arme met à mal l’ordre et l’organisation de l’armée bolivienne : en moins de 24 heures les officielles partent en camion vers le nord alors que les troupes entreprennent une fuite dans le désert. Beaucoup meurent de soif et l’armée paraguayenne lancée à la poursuite de Toro doit prêter assistance à ces hommes.

Accord de Paix, Guerre du Chaco

Ces victoires successives paraguayennes réapprovisionnent l’armée en armes et munitions et celle-ci peut continuer ses offensives. La société des nations, ancêtre de l’ONU, avait décidé de mettre un embargo sur l’achat d´armes par les paraguayens. Cependant ceux-ci étaient si agiles en combat qu’ils arrivaient à s’emparer de l’armement ennemi pour continuer ses offensives. L’année 1934 se termine par un nouveau succès de la nation guaranie à Ybybobo. En 1935, les combats se déroulent en territoire bolivien : le chemin entre Villamontes et Santa Cruz de la Sierra passe sous contrôle paraguayen. Dans le but de récupérer une partie du territoire perdu, les boliviens lancent une offensive dans le secteur d’Ingavi. Ce sera la dernière offensive bolivienne et dernière victoire paraguayenne du conflit.

En effet, en parallèle à Buenos Aires, un accord était en discussion entre les deux nations en conflits avec la participation de l’Argentine, du Brésil, des États-Unis, du Pérou et de l’Uruguay. Cependant les Boliviens ne faisaient que reporter la signature de l’accord dans l’espoir que les combats leur permettent de récupérer des terres. Suite à leur défaite à Ingavi, le 12 juin 1935, ils signent l’accord de paix, le cessé le feu est annoncé pour 14 juin 1935 à 12h00. Ce matin-là les combats ont continué jusqu’à 12h00 puis les canons se turent. Estigarribia ordonne alors aux avions de lancer de fleurs sur le champ de bataille.

Le Paraguay avait mobilisé dans ce combat 15% de sa population soit 150 000 hommes et femmes et 35 000 d’entre eux y ont laissé la vie. Du côté bolivien, ce sont entre 250 et 300 000 hommes qui se sont engagés dans les combats et les pertes s’élèvent à 65 000 individus. Le Paraguay a récupéré 153 540 km² à l’issu du conflit mais restitue 17 225 km² en 1938 à la suite de la signature du traité de paix définitif, créant du mécontentement au sein de la population.

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